Ce paradoxe nous dit que si nous croyons au paradis, il devient inatteignable.
A l’origine de ce paradoxe : des croyances judéo-chrétiennes qui induisent notamment que seuls quelques élus ont la possibilité d’atteindre le paradis, quelques Saints qui ont atteint la grâce au travers de grands sacrifices.
L’église nous a appris que pour atteindre le paradis il fallait être vertueux. Que les pêcheurs étaient voués à l’enfer.
Elle a fait répéter à des générations (dont celles de nos parents et grands-parents) tous les dimanches (jour du Seigneur) que nous étions pécheurs et que nous n’étions pas dignes de LE recevoir !
Sous prétexte de nous faire intégrer une forme d’humilité, nous avons été programmés à la culpabilité. Et oui, c’est de notre faute s’Il a été cloué sur la croix !
Nous sommes devenus nos propres juges, à nous observer dans nos actions et à nous auto punir si nous péchions.
« Bienheureux les pauvres en esprit, le Royaume de Dieu est à eux » (Mt 5,3)
Historiquement la France est imprégnée de croyances Chrétiennes car le Christianisme est implanté depuis 177, date où les premières communautés chrétiennes sont arrivées à Vienne et Lyon (attestées par Eusèbe de Césarée).
Le Catholicisme a régné en force sur le pays depuis 1598 (date de l’édit de Nantes qui met fin aux guerres de religions) jusqu’en 1905, date de séparation de l’état de l’église.
Même si vous n’êtes pas croyant ou pratiquant, force est de constater que les préceptes religieux sont bien présents dans la culture et l’inconscient collectif.
La société et l’éducation en rajoutent une couche
Cette façon de fonctionner auto-jugeante est également très répandue dans la culture Française à cause de l’éducation.
Nous sommes mis en compétition permanente à l’école et on nous fait sentir que si nous échouons nous sommes nuls, nous poussant à toujours faire mieux, a toujours nous dépasser dans un esprit “officiel” d’excellence.
Malheureusement des générations de personnes n’y arrivant pas, se retrouvent sous antidépresseurs car ils ne peuvent atteindre cette perfection illusoire et se morfondent dans un profond mal-être.
Et les parents dans tout ça
Malgré leur volonté à faire de leur mieux, nos parents ont perpétué un système de récompense à la réussite pour « dresser » leurs enfants.
“Si tu es sage, tu auras cela”
“Range ta chambre” (sous-entendu sinon je ne t’aimerais plus).
“Bravo tu as réussi ton bac, nous te payons ton permis de conduire”
Le bâton ou la carotte.
Pour l’amour de notre mère (modèle inconscient féminin de notre système énergétique) nous étions prêts à tout en tant qu’enfant « innocent ». Encore plus pour les garçons vis à vis de leur maman (complexe d’œdipe oblige).
Pour la reconnaissance de notre père (modèle inconscient masculin) nous étions prêts à tout également. Avec cette ambiguïté œdipienne pour les filles.
Sortir de ces fonctionnements
Pour s’en sortir, certains courants psychanalytiques invitent à “tuer” ses parents. C’est symbolique bien sûr !
Sans avoir besoin d’assassiner qui que ce soit, il est impératif de se détacher des modèles inconscients hérités de nos parents.
Car malgré toutes les œillères que nous nous sommes mis, nous sommes les enfants “de”…
Et dans les premières années de notre vie, celles dont nous ne nous souvenons pas, c’est là que nos parents (géniteurs ou d’adoptions) forgent notre inconscient par leur présence, absence, actions et posture.
Les bébés et petits-enfants sont des éponges qui vont construire leur façon d’être par mimétisme.
On a déjà vu des enfants adoptés devenir diabétique, comme leurs parents d’adoptions, alors qu’une prédisposition génétique pour le diabète est souvent de mise.
Nettoyer ses archétypes masculins et féminins
Cela passe par se détacher du modèle parental certes… mais pas que !
L’église nous a dit, au travers du message de Jésus, que Dieu était notre Père à tous.
Notre patron peut aussi avoir ce rôle de tuteur/représentant.
La terre mère porte également le symbolisme maternel.
Les forces de l’ordre sont également dépositaires d’un modèle de représentant de l’autorité.
On retrouve des représentants symboliques du père et de la mère dans notre quotidien qui nous ramènent ou nous renvoient à nos blessures d’enfance.
Certains jeunes « délinquants » multirécidivistes, n’ont pas eu de père présent, ou avec assez d’autorité, pour leur donner des limites. Ils vont donc chercher les limites ailleurs et se retrouvent en confrontation permanente avec tout et tout le monde dont le système policier et judiciaire.
Ne cherchez pas dans le hasard, le karma ou je ne sais quelle autre excuse les origines de vos conflits avec votre compagnon ou votre compagne de vie, ou avec vos collègues ou supérieurs hiérarchiques. Regarder votre nombril et votre histoire de vie.
L’illusion du paradis extérieur
La religion nous a fait croire en un paradis après la mort, et que du coup la vie était souffrance et rédemption.
La société, à sa façon, nous renvoie un modèle type de bonheur quasi impossible à atteindre car illusoire et basé sur la société de consommation : la grosse maison en banlieue calme, la piscine, le chien, le golf et la voiture allemande, le job de rêve où l’on gagne beaucoup d’argent…
Toujours plus et toujours mieux, toujours plus vite et toujours plus grand, le crédo de la société de consommation. Un modèle illusoire de croissance à deux chiffres inatteignable pour le quidam.
Tout cela induit une attente de : « quand j’aurais cela, je serais heureux »
Et donc si l’on n’a pas la dernière voiture, le nouveau smartphone ou autre, il ne nous est pas possible d’être heureux. En tout cas c’est ce que nous croyons.
Tous les conditionnements nous coupent de la vraie source du paradis
Les croyances judéo-chrétiennes, la société, la culture et notre éducation nous font rêver à un futur idéal, voir même après la mort, remplie d’abondance, de paix et d’amour.
Hors le vrai paradis est déjà là, à l’intérieur de nous !
Espérer être heureux quand vous obtiendrez tel travail, telle situation amoureuse, telle rentrée d’argent, telle habitation… est illusoire, c’est une projection que fait votre esprit conditionné pour ne pas profiter de l’instant présent.
Car l’instant présent est la porte d’entrée du paradis sur terre.
Pour la franchir il vous faudra apprendre à maitriser votre mental. Et attention il ne s’agit plus de le contrôler !
Car la différence entre maîtrise et contrôle est cruciale.
Comme pour les arts martiaux, la maîtrise provient de l’entraînement et de la pratique.
C’est pour cela que les bouddhistes méditent pendant des heures.
Rassurez-vous, en tant qu’occidental, vous ne pourrez pas sortir de vos enfermements comme le font les orientaux.
Néanmoins leur assiduité et l’engagement dont ils font preuve doit être une source d’inspiration pour vous !
Soyons honnête, ce ne sera pas une séance de psy ou chez un marabout de temps en temps, une heure de yoga ou de Qi Gong par semaine qui vous “sauvera”. Bien sûr c’est un bon début !
Mais un travail de fond et de longue haleine est nécessaire pour se défaire des carapaces du passé.
Ce chemin de libération aura des hauts et des bas : cela est normal car des temps de repos et d’intégration sont nécessaires.
Mais votre objectif doit rester constant : atteindre le sommet de la montagne.
Pour cela il faut s’entraîner, s’équiper et se faire coacher, puis prendre son bâton de pèlerin et commencer le chemin pour gravir le sommet de votre émancipation.
Si nous croyons au paradis, nous ne sommes pas dignes de l’atteindre
C’est en tout cas ce que les croyances sociétales et religieuses ont implanté dans notre culture.
Le paradoxe du paradis nous fait croire que le bonheur paradisiaque est impossible à atteindre de notre vivant alors qu’il suffit de nettoyer nos croyances inconscientes et nos conditionnements pour le trouver ici et maintenant, dans notre quotidien et dans le contentement de ce que l’on possède.
Personnellement je travaille sur moi depuis 2008 environ (d’abord avec des psys, de l’hypnose, de la PNL ; puis avec des ateliers et des stages de développement personnels ; et enfin en me formant à divers pratiques).
Aujourd’hui où j’écris cet article (2021) lors des séances que je reçois, je découvre encore des blocages, des conditionnements, des schémas et mémoires reçu de mes parents, de mon éducation et de l’héritage familial.
La différence, après tout ce travail déjà effectué, est la légèreté avec laquelle je l’aborde et le bien-être au quotidien que je vis. La persévérance est la clé de la liberté.
Je vous souhaite un bon chemin de libération.
Texte écrit par Sébastien Coquet
Toute reproduction est possible en gardant le texte entier, sans modification, et en citant l’auteur.
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